Le mouvement psychédélique

Affiche Bill Graham présent à San Francisco

Le psychédélisme est un mouvement de contre-culture qui prend sa source dans les années 1960. Il a pour but d’augmenter les perceptions sensorielles des drogues, champignons grâce à des dessins et couleurs stimulant l’esprit.

Le mouvement psychédélique est apparu, en marge du mouvement hippie, quand l’usage des drogues de synthèse commence à se répandre auprès des populations jeunes, malgré les interdictions en vigueur concernant ces produits.

L’association des couleurs fluo, des motifs géométriques, abstraits ou audacieux avec  des styles "ethniques" tels que les kaftans, marque une rupture nette avec le modernisme rigoureux et épuré des mods, dominant jusqu'au milieu de la décennie. 

Après ce point médian, un style vestimentaire plus théâtral a façonné le style psychédélique : les motifs audacieux exagérés par des silhouettes à fond de cloche ou à manches évasées par exemple. Son apogée se situe aux alentours de 1967-1969 avec l’émergence du rock psychédélique et des créations graphiques psychédéliques dont les principaux supports sont les affiches de concert et les pochettes vinyles.

Parmi les lieux d'influence représentant ce mouvement nous pouvons citer Carnaby Street, l'un des centres du "Swinging London", et des magasins tels que Granny Takes a Trip de John Pearse, Sheila Cohen et Nigel Waymouth (ouvert en 1965) sur King's Road.

Les œuvres de créateurs tels que Thea Porter, Zandra Rhodes, Jean Muir et Ossie Clark ont contribué à donner au look psychédélique une crédibilité auprès des adeptes de la mode. Les costumiers également, tels que Paul Reeves et Pete Sutch ont créé des tenues uniques pour des personnalités comme Jimi Hendrix et Jimmy Page, ce qui a conduit à des versions plus commerciales - fabriquées à partir de couvertures de lit indiennes - vendues sur les marchés d'antiquités, Mick Jagger et George Harrison faisant partie des clients.

Jimmy Hendrix

Cet usage de psychotropes a donné lieu à des rassemblements publics tels les acid tests dont l’un des plus représentatifs est celui organisé à San Francisco en 1966 sous le nom de Trips Festival.

Affiche Trips Festival

Dans la culture populaire, ce sentiment est exprimé par des albums comme le "Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band" des Beatles (1967), des films comme East Rider (1969) et des événements comme le "Summer of Love" de 1967 sur la côte ouest des États-Unis. 

Dans le domaine de la mode, cela se traduit par une approche plus aléatoire et plus artisanale de la façon de s’habiller. On retrouve également le psychédélisme dans les arts graphiques, la littérature, la bande dessinée, le cinéma et la musique. Dans le monde du graphisme, il tire son influence de l’Art nouveau (1890-1914) et de célèbres affichistes comme Alfons Mucha et Jules Chéret. Il est contemporain du Pop Art et de l’Op Art dont il s’inspire également. 

Affiches Alfons Mucha et Jules Chéret

En littérature, le psychédélisme puise ses racines dans la Beat génération mentionnée plus haut, sous la houlette de Jack Kerouac, Neil Cassady, Allen Ginsberg, Aldous Huxley ou William S. Burroughs. Ces écrivains nous offrent des univers emprunts de liberté, de renouveau spirituel et intellectuel, d’indépendance face aux modes de vie mainstream mais en révèlent aussi les côtés sombres (addiction, maladie mentale comme la déréalisation ou la dépersonnalisation ou encore la mort).

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Portrait d’artiste : Anouk Tikoudane-Trégan